Les Nations unies ont publié jeudi, un rapport intitulé «RDP Corée 2016: Besoins et Priorités» selon lequel plus des trois quarts de la population nord-coréenne sont en situation d’insécurité alimentaire, une conséquence directe de l’échec de la politique d’autosuffisance agricole initiée par le régime de Pyongyang.
La sécurité alimentaire en Corée du Nord est depuis longtemps des plus précaires, principalement à cause de la politique agricole inefficace des autorités du pays qui remonte aux années 1980. Les inondations des années 1990, lessivant le sol et réduisant la surface cultivable et qui ont entraîné une famine qui fit plusieurs centaines de milliers de morts sur la décennie, n’ont rien arrangé.
L’ONU est formelle en assurant que la situation s’est encore particulièrement dégradée en 2015 avec des périodes de sécheresse qui ont fait reculer les rendements agricoles de plus de 10%. La malnutrition sévit chez les femmes et les enfants de moins de cinq ans et près de 42% des Nord-Coréens ont souffert de sous-alimentation sur la période 2014-2016 selon les constations des Nations unies contre 35% sur la période 2005-2007. L’ONU affirmait en 2015 que 7 millions d’habitants, donc plus de 30% de la population, n’avaient pas accès à une eau de bonne qualité.
Aujourd’hui, seules 20% des terres du pays sont arables. Elles sont surexploitées, manquent de semences, de pesticides et d’engrais de qualité. Ce qui explique que les récoltes ne suffisent pas à nourrir la population du pays forte de 23 millions de personnes. Et celle-ci n’a que peu d’espoir sa situation s’améliorer.
Le régime de Kim Jong-un a fait le choix délibéré d’allouer l’essentiel des ressources du pays à l’armée et au développement de son programme nucléaire, au détriment des conditions de vie des habitants. Et les quelques organisations humanitaires tolérées par les autorités, quelques agences de l’ONU, la Croix-Rouge et six ONG européennes aux effectifs minimes, ont vu les montants de leurs donations être réduites et les tensions internationales rendent difficiles la mise en œuvre de programmes d’aide humanitaire.