Le gouvernement et les banques sud-coréens sont en train de plancher sur des plans de sauvetage destinés à la restructuration du secteur de la construction navale dans le pays.
Après avoir incarné l’essor industriel fulgurant de la Corée du Sud dans les années 1980, le secteur de la construction navale connaît aujourd’hui une crise sans précédent, à l’image de ses trois géants Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering, Hyundai Heavy Industries et Samsung Heavy Industries, dont la survie aujourd’hui est plus que menacée.
Ces trois entreprises qui, au sommet de leur gloire, ont occupé à elles seules près de 70% du marché mondial de la construction navale, se retrouvent actuellement dans une situation critique. Leurs dettes explosent d’année en année et atteignent, pour leurs 34 filiales à l’étranger, la faramineuse somme de 4,58 milliards de dollars en 2015, soit un bond de 28.7% par rapport à 2010.
Les raisons de ces difficultés s’expliquent par le ralentissement de l’économie mondiale, la concurrence et les surcapacités chinoises, le recul continu des cours du baril du brut qui ont réduit les commandes en navires pétroliers et porte-conteneurs, mais également la force de la monnaie locale le won par rapport au yen japonais qui pénalise les entreprises sud-coréennes.
Pour faire face à cette situation critique, les trois constructeurs navals majeurs du pays ainsi que leurs sous-traitants prévoient un plan de licenciement massif. Jusqu’à 30.000 postes pourraient être supprimés d’ici la fin de cette année. Et le danger ne s’arrête pas là. Le port d’Ulsan et l’île de Geoje, où sont situés les principaux bassins des trois chantiers navals, dans le sud du pays, sont déterminants pour les recettes fiscales du pays et le pouvoir d’achat de près de 200.000 employés, c’est ce qui motive l’implication des autorités.
En échanges d’aides publiques et du rééchelonnement de leur dette, les autorités de régulation exigent des ventes d’actifs, des licenciements massifs, des réductions salariales et la rationalisation des modèles d’entreprise. Toute la question est de savoir si, le temps que ces réformes douloureuses soient menées à terme, les constructeurs sud-coréens parviendraient-ils à rester opérationnels ou mettraient les clés sous le paillasson .