Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a convoqué ce lundi, son ministre de la Défense, Moshé Yaalon pour avoir appelé dimanche dernier devant de hauts gradés de l’armée, les officiers du Tsahal à exprimer leurs opinions même si elles étaient opposées à celles de l’élite politique.
L’affaire avait démarré par une sortie du chef de l’état-major adjoint, Yair Golan à l’occasion des cérémonies de commémoration de la Shoah, au début du mois. L’officier israélien avait déclaré que l’Holocauste devait pousser les Israéliens à un «examen de conscience national» et s’était dit inquiet de voir des signes en 2016 en Israël, comparables aux «processus nauséabonds qui se sont déroulés en Europe en général et en Allemagne en particulier». Ces propos avaient suscité de vives réactions dans le pays et surtout chez le Premier ministre qui les qualifia de «choquants» dans la mesure où l’officier israélien comparait la société israélienne à l’Allemagne nazie.
Dans ce contexte, Benjamin Netanyahu pouvait difficilement passer sous silence, la déclaration de son ministre de la Défense qui s’est exprimé lors d’une réception à Tel-Aviv qui rassemblait tous les hauts-gradés de l’armée. Un communiqué diffusé notamment par le bureau du Premier ministre a annoncé qu’à l’issue de leur entretien, Netanyahu et Yaalon avaient «clarifié le sujet» et qu’il n’y avait plus de «différend».
Ce bras-de-fer entre le Premier ministre et son ministre de la Défense, dont les relations sont tendues, intervient dans un contexte particulier. Depuis maintenant plusieurs semaines, l’armée israélienne est au cœur d’un débat dans le pays sur ses valeurs morales, sa liberté de parole et sa place dans la société. Tsahal est une institution puissante et incontournable dans un pays constamment sur le pied de guerre et où les hommes sont assujettis à 32 mois de service militaire et les femmes à 24 mois.