Le Premier ministre français Manuel Valls a entamé, hier dimanche, une visite officielle de trois jours en Israël. Au programme, la préparation du projet français de réunir une conférence internationale pour relancer l’effort de paix. Cette visite intervient dans un contexte tendu entre la France et Israël, le vote de Paris d’une décision de l’Unesco ayant provoqué la colère d’Israël.
Bien que sa visite soit largement dominée par le projet de paix, Manuel Valls va en profiter pour inaugurer une centrale solaire construite par EDF-Energies nouvelles près d’Ashdod et rencontrer des start-ups françaises à Tel-Aviv.
Si du côté palestinien on soutient le projet français, du côté israélien la tâche sera plus ardue. Les israéliens accusent la France d’ impartialité notamment après le vote, récemment, de Paris en faveur d’une décision de l’Unesco que désapprouvait Israël, et les propos de l’ancien chef de la diplomatie française Laurent Fabius, selon lesquelles la France reconnaîtrait l’Etat palestinien en cas d’échec d’une initiative de paix, propos dont Manuel Valls et le successeur de Laurent Fabius Jean-Marc Ayrault, se sont distanciés. Les sujets de discorde restent néanmoins nombreux, puisque Paris campe sur sa position d’opposition à la colonisation et le Premier ministre français ne devrait pas manquer d’adresser aux autorités israéliennes un appel dans ce sens.
En dehors des tensions entre Israël et la France, le projet de Paris pour relancer l’effort de paix est menacé par les dernières agitations de la politique intérieure israélienne. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, que Manuel Valls doit rencontrer ce lundi, semble en passe de faire entrer dans son gouvernement l’ultranationaliste Avigdor Lieberman, au poste clé de ministre de la Défense. Celui-ci est une figure détestée des Palestiniens. Selon des commentateurs, ce gouvernement serait le plus à droite de l’histoire d’Israël.