Le Conseil de sécurité tient ce vendredi une réunion d’urgence pour discuter des moyens à mettre en œuvre pour secourir les habitants affamés en Syrie.
D’après les Nations unies, près de 600.000 personnes vivent dans 19 zones ou localités dans le pays encerclées par les belligérants, principalement par les troupes du régime de Bachar Al-Assad, et près de quatre millions dans des zones difficiles d’accès.
Vu la complexité de l’opération et la nécessité d’avoir le feu vert du régime de Damas, l’envoyé spécial adjoint de l’ONU pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy a affirmé que les largages par avion des aides humanitaires n’étaient pas «imminents ».
A la possibilité envisagée par les Nations unies d’utiliser des hélicoptères pour livrer de l’aide, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric a prévenu que de telles opérations étaient à haut risque. En plus des difficultés de voler dans le ciel de la Syrie, encombré par les aviations russe, syrienne et de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, chaque hélicoptère transporterait environ trois tonnes et devrait atterrir pour décharger. Et les largages par avion ne sont pas envisageables dans les zones urbaines.
En mai, les 20 pays de l’ISSG, le Groupe internationale de soutien à la Syrie, avaient fixé le 1er juin comme dernier délai pour que des convois puissent avoir accès aux villes assiégées, sans quoi l’ONU procèderait aux largages. Pour l’ambassadeur britannique à l’ONU Matthew Rycroft, ces largages devraient avoir lieu comme prévu. Même discours pour son homologue français François Delattre.
Mercredi, à la faveur d’une trêve de 48 heures qui devait expirer hier jeudi avant l’aube, le régime de Damas a autorisé pour la première fois l’entrée d’aides à Daraya, ville rebelle située à 10 kilomètres de Damas et assiégée depuis 2012. Mais cette aide n’incluait pas de nourriture. En plus de cinq ans, la guerre en Syrie a fait 280 000 morts et jeté de leurs foyers des millions de personnes.