Le procureur général de la République du Brésil a demandé à la plus haute instance du pays de procéder à l’arrestation de personnalités politiques majeures qui sont soupçonnées d’avoir voulu contrecarrer le déroulement d’une enquête sur la corruption au sein de la compagnie publique pétrolière Petrobras, rapporte un des principaux journaux du Brésil.
Réagissant à la requête du procureur Rodrigo Janot, le président du Sénat, Renan Calheiros, qui ferait partie des personnes suspectées de faire obstruction à la justice, a qualifié cette demande de «disproportionnée et abusive». Par ailleurs, le quotidien « O Globo » a indiqué que le procureur général a également requis les arrestations de l’ex-chef d’Etat, Jose Sarney, du président de la chambre des députés, Eduardo Cunha et du sénateur Romero Juca.
Les trois personnalités politiques ont rejeté toute accusation d’obstruction à l’enquête, selon le même journal. De son côté, le bureau du procureur général s’est gardé de tout commentaire. Le juge de la Cour suprême fédérale Teori Zavascki prendra une décision sur les arrestations. Il revient exclusivement à la plus haute instance judiciaire du pays de décider d’arrêter ou de traduire en justice des parlementaires fédéraux.
Ces différentes affaires qui secouent le pouvoir brésilien semblent bénéficier à la dirigeante suspendue, Dilma Rousseff. Cette dernière a affirmé, il y a une dizaine de jours, que des enregistrements audio d’hommes politiques prouvaient que des efforts en vue de l’écarter de la présidence visaient à empêcher d’importantes investigations sur la corruption qui éclabousseraient divers politiciens et businessmen brésiliens de premier plan.