Israël et la Turquie ont officialisé hier lundi, la normalisation de leurs relations mises à mal il y a six ans par l’assaut meurtrier lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.
Mais le prix payé pour cette normalisation et les conditions acceptées par Israël, principalement le versement de 20 millions de dollars aux familles des dix Turcs tués dans l’assaut, sont loin de faire l’unanimité dans le pays d’Atatürk.
Le retour des ambassadeurs des deux pays dans les plus brefs délais devrait symboliser la fin d’une crise diplomatique qui durait depuis 2010. Isolés sur la scène internationale, le rapprochement était devenu une priorité pour ces deux pays.
L’accord est salué par les dirigeants des deux pays, Israël espérant notamment s’ouvrir des débouchés pour les réserves gazières qu’il va commencer à exploiter en Méditerranée.
Les Nations unies saluent un pas positif. Les Etats-Unis pour leur part se réjouissent de la normalisation des relations entre ses deux alliés sur qui ils comptent énormément, la Turquie en tant que membre de l’Otan et Israël pour renforcer la lutte contre le groupe djihadiste de l’Etat islamique.
Mais le sentiment de réjouissance n’est pas partagé même chez les Israéliens. Un nouveau sondage publié hier a révélé que 56% des Israéliens sont opposés à l’accord avec Ankara. Même au sein du gouvernement, le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman a manifesté son intention de voter contre cet accord.
Les relations israélo-turques s’étaient fortement détériorées après l’incident de la Flottille de la Liberté en 2010 qui s’était soldé par la mort de dix Turcs. Pour rétablir leurs relations, Ankara avait posé comme conditions des excuses publiques pour l’assaut, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus de Gaza, contrôlée par le Hamas. Ce dernier point semble avoir été sacrifié pour aboutir à un compromis.