Le procès de Homa Doodfar, une canadienne d’origine iranienne détenue en Iran, va bientôt s’ouvrir devant un tribunal de Téhéran, ont annonce lundi, les agences de presse iraniennes ISNA et Tasnim.
Cette annonce fait suite à une accusation formellement déposée contre la la mise en cause, mais le procureur de Téhéran, Abbas Jafari Dowlatabadi n’a pas précisé la nature de l’accusation.
Deux autres Iraniens possédant une double nationalité, que l’Iran ne reconnaît pas, et un ressortissant étranger sont également accusés.
Née en Iran et installée à Montréal depuis 30 ans, Homa Hoodfar, 65 ans, est anthropologue et professeure à l’Université Concordia qui a mené des recherches sur les femmes musulmanes dans plusieurs régions du monde.
Selon une de ses collègues, la professeure Geneviève Rail, Hoodfar a été emprisonnée le 6 juin alors qu’elle s’était en rendue en Iran pour visiter sa famille. Si le but principal de ce voyage était avant tout personnel, elle en aurait également profité pour faire un travail d’archives.
Selon ses proches, Homa Doodfar est accusée de se mêler aux questions de féminisme et de sécurité. En mars dernier, elle avait déjà été interceptée une première fois par les agents des services de contre-espionnage des Gardiens de la révolution islamique qui avaient confisqué son ordinateur personnel, son téléphone portable et son passeport.
Les proches de Homa Hoodfar affirment qu’elle est détenue dans la prison d’Evin, où a été torturée à mort en 2003, la photojournaliste canadienne Zahra Kazemi. Leur inquiétude est d’autant plus grande qu’Homa Hoodfar souffre de myasthénie, une maladie auto-immune rare caractérisée par une faiblesse musculaire et son avocat et sa famille ne savent pas si elle a accès à ses médicaments.
Depuis la Lettonie où il se trouve en voyage, le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion a réagi à l’annonce du futur procès de Homa Hoodfar, précisant dans un communiqué, que son pays fait de sa libération, une priorité. Néanmoins, il n’a livré aucun détail sur les actions que le gouvernement du Canada compte entreprendre dans ce dossier pour des raisons de confidentialité.