La Cour suprême du Brésil a donné son aval à l’ouverture d’une enquête sur la présidente suspendue, Dilma Rousseff, pour obstruction à la justice, a annoncé mardi, une source proche de la Cour.
Il s’agit de déterminer si la dirigeante brésilienne a cherché à protéger l’ex-chef de l’Etat, Luiz Inacio Lula da Silva, en le nommant ministre dans son gouvernement en mars dernier, alors qu’il était poursuivi par la justice dans le scandale de corruption qui éclaboussait Petrobras.
Lula a été nommé le 16 mars dernier chef de cabinet de Dilma Rousseff. Le même soir, le juge Sergio Moro a diffusé l’enregistrement d’un échange téléphonique entre la présidente et son prédécesseur, suggérant que la nomination de ce dernier visait à lui éviter une éventuelle mise en détention. Une révélation qui a immédiatement paralysé cette nomination.
Lula Da Silva, qui est issu du Parti des Travailleurs (PT) et a été à la tête du Brésil de 2003 à 2010, est soupçonné d’être lié au vaste scandale de corruption autour de Petrobras.
A noter que cette affaire, à laquelle une bonne partie de la classe politique et de l’élite industrielle du Brésil est impliquée, a coûté plus de deux milliards de dollars à ce groupe public pétrolier en l’espace d’une décennie.
Suspendue de ses fonctions par le Sénat depuis mai dernier, Mme Rousseff attend le verdict final de sa procédure de destitution, qui sera prononcé à la fin de ce mois. La présidente brésilienne est aussi accusée d’avoir truqué les comptes publics de 2014 et 2015.