La Chine a procédé mardi, au lancement d’un satellite à communication quantique dans le désert de Gobi, ce qui constitue une première mondiale et une nouvelle percée technologique de la Chine qui poursuit l’objectif de mettre en place un système inviolable de communications cryptées, objectif qu’il espère atteindre vers 2030.
Le satellite, baptisé Mozi en l’honneur d’un philosophe chinois ayant vécu au 5ème siècle avant Jésus-Christ, tentera entre autres d’envoyer des données cryptées entre Pékin et Urumqi, deux villes distantes de 2 500 kilomètres, un défi de taille puisque le record actuel avoisine les 300 kilomètres. Il utilise des photons, une particule fondamentale du champ électromagnétique, pour envoyer les clés de cryptage nécessaires au décodage de l’information.
Les données contenues dans ces photons sont impossibles à intercepter et, selon Pékin, toute tentative d’espionnage provoquerait leur autodestruction. Claude Crépeau, un professeur à l’Ecole d’informatique de l’Université McGill, assure qu’un satellite de communication quantique comme Mozi ne peut être utilisé à des fins guerrières, puisqu’il ne sert qu’à transmettre de l’information.
Avec la réalisation de ce projet, la Chine semble avoir remporté la course qui l’opposait aux Etats-Unis. Si Pékin n’a pas dévoilé le coût exact du projet, il est néanmoins de notoriété publique que d’énormes ressources financières ont été investies dans la fabrication de ce satellite. Entre 2005 et 2015, le financement de la recherche fondamentale, qui inclut la physique quantique, est passé de 2 milliards de dollars à plus de 100 milliards.
De son côté, le gouvernement fédéral américain a lui aussi consenti des efforts considérables dans ce domaine, investissant, selon un rapport déposé le mois dernier devant le Congrès, 200 millions de dollars par année, dans la recherche quantique.