C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Le Parlement brésilien a destitué l’ancien président du Congrès des députés, Eduardo Cunha, qui avait initié la procédure controversée de destitution de l’ex-présidente brésilienne, Dilma Rousseff. Il lui est reproché d’avoir nié détenir des comptes bancaires à l’étranger.
Sur 470 élus ayant pris part à ce vote lundi, 450 se sont prononcés en faveur de la destitution d’Eduardo Cunha alors que 10 s’y sont opposés et 9 se sont abstenus. Il faut noter que le président n’a pas voté. « Je déclare la perte du mandat du député Eduardo Cunha pour conduite incompatible avec le mandat parlementaire », a annoncé l’Assemblée dans un jugement communiqué dans l’hémicycle au terme du scrutin.
Avant cette issue, Eduardo Cunha, 58 ans, s’est défendu lui-même pendant la session. « Je n’ai pas menti, il n’y a pas de compte », a-t-il assuré, poursuivant : « où est la preuve ? Il n’y a pas de preuve … Ne me jugez pas en fonction de ce que dit l’opinion publique ».
Il était reproché à l’ex-président du Congrès des députés d’avoir « menti » à ses homologues en niant avoir détenu des comptes bancaires secrets à l’étranger alors qu’il comparaissait devant une commission d’enquête parlementaire sur le scandale de corruption autour de la compagnie pétrolière publique Petrobras.
Par la suite, ces investigations ont permis de confirmer qu’Eduardo Cunha était bel et bien détenteur d’au moins un compte bancaire secret en Suisse. De plus, près de 5 millions de dollars d’origine suspecte étaient passés par ce compte.
Durant 11 mois, Eduardo Cunha a utilisé divers subterfuges pour ralentir la procédure qui risquait de lui faire perdre son siège de député. Une période pendant laquelle un bon nombre de ses anciens soutiens l’ont laissé tomber.