Deux bombardiers américains ont survolé hier mardi toute la Corée du Sud à basse altitude, escortés par des chasseurs américains et sud-coréens, une démonstration de force qui intervient en réponse au test nucléaire mené par la Corée du Nord vendredi dernier.
Les deux bombardiers supersoniques B-1B Lancer sont entrés vers 10 h heure locale dans l’espace aérien sud-coréen. Chaque appareil, en provenance de la base aérienne Andersen de Guam, dans le Pacifique, était escorté par des chasseurs américains et sud-coréens. Ils ont notamment survolé la base aérienne d’Osan, située à 77 kilomètres à peine de la zone démilitarisée entre les deux Corées.
Peu de mystère plane sur la raison de cette démonstration de force. Le chef des forces conjointes américano-sud-coréennes a immédiatement rappelé que les Etats-Unis s’étaient engagés « de manière indéfectible » à défendre leurs alliés dans la région.
Par ailleurs, Washington avait déjà procédé aux mêmes démonstrations de force après les précédents essais nucléaires nord-coréens. Dernièrement, en janvier, après le quatrième test nucléaire de Pyongyang, un B-52 avait également survolé cette base d’Osan.
Malgré l’absence visible de résultats des sanctions contre la Corée du Nord, le Conseil de sécurité des Nations unies essaie d’en faire adopter de nouvelles. Pour leur assurer plus d’efficacité, le représentant spécial de Washington sur la Corée du Nord en appelle au soutien de la Chine, seule alliée de Pyongyang qui est opposée à ses essais nucléaires mais n’est pas favorable pour autant à de nouvelles sanctions.
La Chine craint qu’un effondrement de la Corée du Nord n’aboutisse à une réunification avec la Corée du Sud, ce qui amènerait les Etats-Unis et leurs 30.000 hommes stationnés en Corée du Sud à sa porte. Dans le même temps, les mesures américaines à l’image du déploiement d’équipements ultrasophistiqués comme le THAAD (Terminal High Altitude Air Defense), bouclier antimissile américain qui doit être installé en Corée du Sud, si près de leurs frontières, déplaisent fortement aux autorités chinoises.