Un élargissement de l’enquête sur les « biens mal acquis ». C’est ce que veux la représentation française de Transparency International, afin de faire la lumière sur les conditions de financement d’un prix de l’Unesco auquel le président équato-guinéen a prêté son nom.
Depuis 2007, l’homme fort de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, est visé par une enquête sur les biens mal acquis par sa famille en France. Comme si cela ne suffisait pas, Transparency International compte le poursuivre sur un autre terrain. Hier lundi, Me William Bourdon, qui est l’avocat de cette organisation, a, par le biais d’une correspondance, demandé aux juges d’instruction en charge de cette affaire de l’élargir au financement du prix Obiang. Créé en 2008, celui-ci permet à son lauréat d’empocher une enveloppe de 3 millions de dollars américains. Selon les textes de l’Unesco qui régissent le prix, « le donateur (la fondation Obiang Nguema Mbasogo pour la préservation de la vie) verse » cette somme « sur un compte spécial de l’Unesco ». Et, le même document précise qu’il est proposé au conseil exécutif d’exprimer « sa profonde gratitude au gouvernement de la République de Guinée Equatoriale pour cette initiative et pour son offre généreuse ». Ce qui est un non-sens, la fondation et l’Etat n’ayant aucun rapport officiel. Pire, d’après un autre document, la présidence du pays d’Afrique centrale a ordonné à la date du 3 février 2009 au directeur de la BGFI Bank de Malabo d’émettre un chèque de 3 millions de dollars américains en faveur de l’Unesco. Ce, à partir d’un compte du Trésor public. Une dizaine de jours après, une somme similaire a été transférée d’une banque maltaise à une autre à New-York pour l’organisme international.
Tout cela peut constituer des éléments contraignants. Pour preuve, depuis 2010, le prix Teodoro Nguema n’est plus remis sur décision du conseil exécutif de l’Unesco.