Une association américaine a publié mardi plusieurs documents attestant que les services de sécurité américains ont utilisé des informations et des données prélevées sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram pour suivre des manifestations et traquer les participants, notamment les meneurs de troupes ou fauteurs de troubles.
D’après les révélations de la puissante association de défense des libertés civiques aux Etats-Unis «American Civil Liberties Union» (ACLU), la police américaine s’est attachée, pour se faire, les services de Geofeedia, une entreprise « qui permet à des centaines d’organisations partout dans le monde de prévoir, analyser et agir en s’appuyant sur les signaux des réseaux sociaux en temps réel».
En clair, Geofeedia se connecte aux Applications Programming Interfaces (API) de ces trois réseaux sociaux qui mettent à la disposition des entreprises, ce service qui leur permet de tirer efficacement des données.
Ainsi, Geofeedia a pu extraire, analyser et organiser des tonnes de renseignements émanant de Facebook, Twitter et Instagram, qu’il a ensuite mis à la disposition de la police. Ces informations étaient toutes publiques. Il s’agissait, par exemple, du contenu des publications et de leurs heures, des vidéos, des photos, de l’identité de l’utilisateur et de sa géo-localisation, si indiquée par ce dernier et son adresse IP. Toute cette masse d’informations pouvait être classée en temps réel suivant le lieu ou le thème retenu.
Dans une conversation par e-mail avec un procureur datant de juin dernier et obtenue par l’ACLU, un cadre de Geofeedia affirme que l’entreprise travaille avec plus de 500 organismes publics en charge du maintien de l’ordre. L’objectif de l’outil de cette entreprise est de «prévoir, surveiller et prévenir le risque dans/autour des manifestations», a expliqué Geofeedia dans son document de présentation.
Saisis par l’ACLU sur l’utilisation que font Geofeedia et sa clientèle de leurs données, Facebook et sa succursale, Instagram, ont décidé d’empêcher cette entreprise d’accéder à leurs API depuis le mois de septembre dernier. De son côté, Twitter a annoncé, après la publication de ces documents, qu’il allait en faire de même.