L’Afrique du Sud a annoncé vendredi 21 octobre, son retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI), emboîtant le pas au Burundi qui a annoncé trois jours auparavant qu’il entamait lui aussi la procédure de son retrait de la juridiction internationale.
Le ministre sud-africain des Relations internationales, Maite Nkoana Mashabane, a adressé une lettre à l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans laquelle le gouvernement de Pretoria juge que « ses obligations au regard de la résolution pacifique des conflits étaient parfois incompatibles avec l’interprétation donnée» par la CPI.
Cette décision du pouvoir sud-africain est un véritable coup dur pour la CPI, qui a pour mandat de juger les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les génocides.
En 2015, les deux parties avaient eu maille à partir lorsque Pretoria avait refusé d’exécuter le mandat d’arrêt de la CPI délivré à l’encontre du dirigeant soudanais, Omar el-Béchir. Ce dernier, qui est recherché pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, était alors de passage sur le territoire sud-africain. Critiqué, le gouvernement sud-africain avait, déjà à l’époque, menacé de se retirer de la CPI.
Il est à noter que de plus en plus de gouvernements africains contestent les poursuites de la CPI qui à leurs yeux, s’acharne surtout sur les dirigeants du continent noir. Pour preuve, le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn avait déclaré en mai 2013, alors qu’il était président de l’Union Africaine (UA), que la CPI menait « une sorte de chasse raciale en ne poursuivant que des Africains», en clôture du sommet bisannuel des chefs d’Etats et de gouvernements de l’UA. « Lors de la création de la CPI, a-t-il ajouté, l’objectif était d’éviter toute sorte d’impunité, mais désormais le processus a dégénéré en une sorte de chasse raciale».