Le Parti socialiste ouvrier Espagnol (PSOE) a annoncé hier dimanche, sa décision de laisser le conservateur Mariano Rajoy former un nouveau gouvernement, mettant ainsi un terme à la paralysie qui frappe le pays depuis dix mois maintenant et éviter aux Espagnols une troisième édition des élections législatives en un an.
A une large majorité de 139 contre 96, les délégués du comité fédéral du PSOE réunis à Madrid, ont décidé de s’abstenir lors du vote de confiance pour permettre à Mariano Rajoy de former le prochain gouvernement, minoritaire cette fois.
Le comité fédéral qui fixe la ligne de conduite du parti entre les congrès, a pris sa décision après un débat bien ordonné, contrairement aux invectives et aux menaces de la réunion chaotique du 1er octobre dernier, qui a abouti à la démission forcée du secrétaire général du parti, Pedro Sanchez. Ce dernier refusait catégoriquement au conservateur Rajoy, au pouvoir depuis 2011, de se maintenir à son poste, après un premier mandat marqué par les scandales de corruption et les inégalités croissantes. Les socialistes faisaient alors figure de principaux responsables d’un blocage qui menace la reprise économique du pays et le retour à la normale des institutions du pays.
Si, par la décision de son comité fédéral, le Parti socialiste évite aux Espagnols de retourner aux urnes pour la troisième fois en un an, il s’évite surtout une nouvelle déroute, après les défaites de décembre 2015 et de juin 2016.
Les deux derniers scrutins ont en effet été remportés par le Parti populaire de Mariano Rajoy, mais sans majorité absolue et sans alliés, alors qu’il a besoin que les députés socialistes votent la question de confiance ou au moins s’abstiennent pour former un gouvernement minoritaire. Dans le même temps, le PSOE, fracturé et battu en brèche par le nouveau parti anti austérité Podemos, enchaînait les déconvenues.