Le ministère allemand de l’Economie vient de retirer à un investisseur chinois l’autorisation préalable à l’acquisition du fabriquant allemand de machines-outils Aixtron contre un chèque de 670 millions d’euros (737 millions de dollars).
L’entreprise Aixtron est spécialisée dans les installations industrielles destinées aux fabricants de semi-conducteurs. Il sied de signaler que le ministère de tutelle avait donné son feu vert à cette opération en septembre, avant de faire marche arrière un mois plus tard. «Nous ouvrons de nouveau la procédure d’autorisation », s’est contenté d’indiquer un porte-parole du ministère.
Il faut dire que le gouvernement allemand est de moins en moins favorable aux investissements étrangers, particulièrement ceux d’origine chinoise. A ce propos, les autorités allemandes avaient été préoccupées par l’achat du spécialiste des robots industriels Kuka par l’entreprise chinoise Midea à hauteur de 4,5 milliards d’euros (4,95 milliards de dollars), ce qui en avait fait, à cette époque, l’opération la plus importante effectuée par un investisseur chinois en Allemagne. L’Exécutif allemand avait essayé en vain de faire reprendre le groupe par un investisseur européen.
«L’Union Européenne (UE) doit avoir une position claire face à la Chine», avait estimé le ministre allemand de l’Economie et président du Parti social-démocrate, Sigmar Gabriel. Il avait ajouté par la suite que son pays était en train de réfléchir à «proposer une législation européenne permettant de limiter les investissements directs si ceux-ci sont influencés par des décisions de politique industrielle de pays tiers ou bénéficient de subventions d’Etat». Enfin, Berlin exige la réciprocité de la part de Pékin, qui a mis en place de fortes restrictions en matière d’investissement et de seuils d’actionnariat en Chine.