La justice sud-africaine a décidé d’abandonner ses poursuites à l’encontre du ministre des Finances, Pravin Gordhan, a annoncé lundi matin le procureur général.
L’argentier du gouvernement sud-africain était accusé d’avoir autorisé le départ d’un haut fonctionnaire, à la retraite assorti d’avantages. D’après bon nombre d’observateurs, il s’agissait de poursuites politiques visant à écarter une figure de proue du combat contre la corruption.
Il y a un mois, Gordhan avait été inculpé pour fraude avant d’être finalement tiré d’affaire. Le procureur général Shaun Abrahams, qui avait lui-même lancé les poursuites, a indiqué qu’il n’y a aucune preuve que le ministre sud-africain avait l’intention d’enfreindre la loi lorsqu’il a donné son accord à un départ anticipé à la retraite d’un haut fonctionnaire.
Devant les médias, le magistrat a essayé d’expliquer son changement d’avis, affirmant qu’il n’était pas l’initiateur de cette procédure et que, compte tenu des éléments à sa disposition, il avait pris la décision d’abandonner les poursuites.
«Rappelez-vous que je n’ai pas pris la décision initiale de poursuivre M. Gordhan », a-t-il déclaré, ajoutant qu’«au vu des éléments qui m’avaient été présentés après que la décision ait été prise, j’étais convaincu que nous avions un dossier solide. Rappelez-vous que ce n’est que plus tard que j’ai vu le dossier sur lequel se sont appuyés les procureurs», a souligne le procureur général.
C’est désormais ce dernier qui risque d’être démis de ses fonctions, un an seulement après sa nomination par le président Jacob Zuma.
Shaun Abrahams est accusé de servir les intérêts d’un président sud-africain empêtré dans divers scandales. D’ailleurs son éviction a été déjà revendiquée par la formation politique de gauche radicale «Cope», dirigée par Julius Malema, et par l’Alliance démocratique, principal parti dans le camp de l’opposition.