L’enquête menée sur les circonstances de la mort tragique du poissonnier Mouhcine Fikri, vendredi dernier dans la ville d’Al Hoceima au nord du Maroc, a conduit à la mise en détention préventive de 8 personnes, a annoncé ce mardi, le Procureur général du Roi près la cour d’appel d’Al Hoceima.
Le juge d’instruction près cette Cour a en effet, ordonné le placement en détention préventive de huit des onze personnes poursuivies pour faux en écriture publique et homicide involontaire, alors que les trois autres mis en cause seront poursuivis en état de liberté, a précise dans un communiqué, le procureur général près la Cour d’appel.
L’enquête menée à un rythme accéléré, n’a épargné aucun suspect. Parmi les huit personnes placées en détention préventive, figurent deux agents d’autorité, un chef de service et le chef de la délégation provinciale de la Pêche maritime, le chef du service vétérinaire de la province, en plus de trois employés de la société de nettoyage.
Au stade actuel de l’enquête, le parquet n’exclue pas la thèse de l’homicide involontaire dans la mort tragique de Mouhcine Fikri. Ce dernier a été écrasé vendredi dernier, par le mécanisme de compactage du camion à ordures, où il s’était engouffré pour récupérer un espadon de 500 Kg qui lui a été saisi à la sortie du port.
Pour information, cette espèce est actuellement interdite de pêche dans cette zone maritime du Royaume, où est observé un repos biologique entre le 1er octobre et le 30 novembre de chaque année.
Contrairement aux rumeurs relayées sur les réseaux sociaux disant que c’est un agent d’autorité qui aurait ordonné au conducteur d’actionner le mécanisme de compactage de son camion à ordures entrainant la mort de Mouhcine, le parquet a tenu à préciser que l’enquête n’a révélé «aucun ordre d’agression de la victime par une quelconque partie». Il a en outre assuré que «les actes commis revêtent le caractère d’un homicide involontaire».
Selon les premiers éléments de l’enquête, le levier de mise en marche du mécanisme de compactage aurait été actionné involontairement, par un membre de la foule qui encerclait le camion au moment de la saisie du lot de poisson. Les enquêteurs sont à pied d’œuvre pour jeter plus de lumière sur cette zone d’ombre de leurs investigations.
Un autre enquête a été ouverte pour déterminer les circonstance de la capture, de la vente et de la sortie du port du lot d’espadon, pourtant actuellement interdit à la pêche.