Le journal en ligne indépendant Meduza, dont le siège est en Lettonie, a publié hier mardi une lettre d’Ildar Dadin, un militant de l’opposition russe de 34 ans emprisonné pour avoir participé à des manifestations sous forme de piquets de grève solitaires contre le pouvoir, à travers lesquelles il dénonçait les conditions de détention insupportables dans sa prison au nord de la Russie.
Cette lettre a été dictée par Ildar Dadin à son avocat, Alexei Lipcer, à l’attention de son épouse, Anastasia Zotova. Ildar Dadin, qui dit craindre pour sa vie, déclare être victime de passages à tabac permanents, tortures, humiliations, insultes et conditions de détention insupportables, tout comme de nombreux autres détenus.
Il raconte notamment avoir été passé à tabac par une dizaine de personnes dans un cachot, suspend par les bras les mains menottées dans le dos, ou menacé de viol, des pratiques qui seraient le fait aussi bien de gardiens de prison que du directeur de la colonie pénitentiaire, voire du médecin des détenus.
Les Organisations Non Gouvernementales de défense des Droits de l’Homme, qui dénoncent régulièrement les violences en prison, ont appelé les autorités russes à libérer Dadid et à faire toute la lumière sur ce témoignage.
A Moscou, une cinquantaine de partisans du militant se sont réunis dans la soirée devant le siège du Service fédéral de l’application des peines pour demander l’ouverture d’une enquête.
En décembre 2015, Ildar Dadin a été le premier opposant à être condamné en Russie, à trois ans de prison, pour « violations à répétition des règles concernant l’organisation d’une manifestation », un délit introduit en 2014 dans le Code pénal de la Russie et passible de peines allant d’une amende à cinq ans de détention.