Le décès lundi soir de Jayalalithaa Jayaram, ancienne vedette du cinéma devenue femme politique de premier ordre, a plongé son Etat natal du Tamil Nadu en état d’urgence, son exécutif craint des émeutes populaires.
Jayalalithaa Jayaram est décédée à l’hôpital Apollo à Chennai, la capitale régionale, des suites d’une longue maladie à l’âge de 68 ans. Adorée, voire divinisée par ses fans, avec des personnes qui allaient jusqu’à se mutiler ou se suicider pour lui manifester leur amour, l’imminence de sa mort a poussé l’exécutif local à prendre des mesures exceptionnelles par craintes d’éventuels débordements accompagnés de violence.
La police de l’Etat a été mise en alerte et des contingents de forces de l’ordre ont été déployés devant l’établissement où elle était hospitalisée. Au total, plus de 6.000 policiers ont été mobilisés pour maintenir l’ordre et prévenir les émeutes.
Dans l’Etat du Tamil Nadu où le cinéma et la politique sont historiquement des milieux poreux, Jayalalithaa Jayaram a su jouer de sa célébrité dans le monde du cinéma pour s’ériger en championne d’un mouvement d’affirmation des basses castes.
Elle a rapidement grimpé les échelons de l’AIADMK, (All India Anna Dravida Munnetra Kazhagam), le parti tamoul, jusqu’à devenir la ministre en chef du Tamil Nadu en 1991. Elle a depuis lors occupé cette position à plusieurs reprises, régulièrement interrompues par des condamnations pour corruption.
Figure dominante de la politique tamoule de ces dernières décennies, elle inspirait une adoration confinant au religieux, nourri par l’ubiquité de son portrait et de généreuses politiques populistes. Elle n’avait plus été vue en public depuis son hospitalisation en septembre suite à une forte fièvre. Sa santé n’avait depuis cessé de décliner et après avoir fait dimanche soir, l’objet d’un malaise cardiaque, elle se trouvait depuis dans un état critique avant l’annonce de son décès.