L’opposition politique sud-africaine a initié lundi une procédure judiciaire en vue d’empêcher le retrait du pays de la Cour Pénale Internationale (CPI).
Cela fait deux mois que l’Afrique du Sud avait annoncé son retrait du statut de Rome. Dans la foulée, le gouvernement sud-africain avait appelé à la réforme des articles sur l’éventualité de poursuivre les dirigeants. Mais, hier, l’Alliance Démocratique (DA), qui est la principale force d’opposition dans la nation arc-en-ciel, a saisi la Haute Cour de Pretoria dans le but de bloquer ce retrait. L’opposition sud-africaine juge illégale et invalide la décision des autorités de quitter la CPI. Pour cause, le Parlement est la seule instance habilitée à prendre une pareille décision ; ainsi, l’Exécutif aurait donc dû recueillir l’avis des élus. « Ce pouvoir relève du Parlement et non de l’Exécutif. Le Parlement n’a pas délégué ce pouvoir au président ou à l’Exécutif. C’est l’Exécutif qui se l’est arrogé », a soutenu Steven Budlender, l’avocat de la DA.
En réalité, cela ne change pas grand-chose. Le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir, est majoritaire au Parlement. Ainsi, la grande partie des députés se seraient probablement prononcés en faveur du retrait. Néanmoins, l’opposition a initié une action judiciaire, surtout qu’elle estime que les motifs de ce retrait ne sont pas valables. A ce propos, le gouvernement sud-africain a estimé sa ratification du traité de Rome incompatible avec son implication à des missions de maintien de la paix en Afrique.
Pour rappel, l’année dernière, les autorités sud-africaines avaient refusé de mettre en état d’arrestation le président soudanais Omar el-Béchir, qui était de passage en Afrique du Sud. Selon un verdict de la Haute Cour de Pretoria, l’Exécutif avait manqué à ses obligations et violé la Constitution.