Citant une « interview exclusive » avec un responsable de l’agence de planification économique chinoise, le journal China Daily a rapporté qu’une sanction sera infligée « bientôt » contre le groupe automobile américain General Motors. Si la raison avancée est une entente sur les prix avec des concessionnaires, cette sanction a des airs de réponse aux menaces et autres signes de défiance manifestés par le président élu américain Donald Trump.
Selon une source proche du dossier sous couvert d’anonymat, la Chine a ouvert une enquête contre le constructeur automobile américain pour antitrust. General Motors n’a pas fait de commentaire sur cette information, un de ses porte-paroles se contentant de préciser que le groupe respectait complètement les lois et régulations locales partout où il opère. Mais en dehors de cette raison, l’action des autorités chinoises semble plus avoir pour objectif de montrer aux Etats-Unis qu’elles ne sont pas impressionnables. Déjà pendant la campagne électorale, le président élu américain Donald Trump avait fait part de son intention d’instaurer des tarifs douaniers sur des importations chinoises. Il avait tendu encore plus ses rapports avec la Chine en prenant un appel de la présidente de Taïwan, rompant avec une tradition diplomatique américaine vieille de plusieurs décennies. Donald Trump a enfoncé le clou en laissant entendre une possible reprise des relations diplomatiques avec l’île de Taïwan si la Chine ne faisait pas de concessions sur le commerce. Or, Taïwan est une île séparée de la Chine après une guerre civile en 1949 et Pékin interdit à tout pays avec lequel il a des relations diplomatiques d’en avoir avec Taïwan, ce qui avait poussé Washington à couper ses liens officiels avec Taipei à la fin des années 1970.
La Chine aurait donc décidé de réagir et, si la cible choisie pour ses représailles était bien General Motors, ne ferait pas dans la dentelle. Le constructeur américain emploie en Chine environ 58 000 personnes. Ses marques Chevrolet et Buick écoulent avec un certain succès ses 4×4. Il a vendu l’an passé dans le pays plus d’un tiers des 10 millions de véhicules qu’il a écoulés dans le monde.