L’ONU épingle les entreprises qui soutiennent la politique de colonisation d’Israël

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme, (OHCHR), a publié mercredi dernier, un rapport accablant sur les sociétés qui s’activent dans les colonies de peuplement juif en Cisjordanie et que l’agence de l’ONU a classées sur une «liste noire» qui promet de faire des étincelles.

Le rapport de 16 pages de l’OHCHR était très attendu et a été élaboré à la demande du Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU. L’OHCHR y recense 206 sociétés apparemment actives dans des colonies de peuplement en Cisjordanie sur les 307 initialement identifiées.

Les noms de ces entreprises ne sont pas encore connus mais l’on sait que 143 d’entre elles sont domiciliées en Israël, 22 aux Etats-Unis, 7 en Allemagne, 5 aux Pays-Bas et en France et 2 en Suisse. Un total de 19 pays sont ainsi concernés.

Ces entreprises seraient actives dans les secteurs bancaire, touristique, sécuritaire, technologique, immobilier, minier ainsi que dans la construction et les télécommunications.

Cette liste noire a été établie notamment sur la base de critères déterminés par une mission onusienne d’établissement des faits de 2013 avec laquelle Israël avait refusé de collaborer.

Le rapport onusien souligne que ces entreprises jouent un rôle central en facilitant l’activité des colonies, contribuent à la confiscation des terres palestiniennes par Israël et aux transferts de population à travers un développement commercial. Certaines d’entre elles seraient directement impliquées dans la confiscation des terres en menant des opérations de démolitions.

Le rapport de l’OHCHR a déjà suscité de vives réactions de la part d’Israël et des Etats-Unis qui estiment que cette initiative sort des prérogatives de l’agence onusienne. Mais l’ONU est catégorique dans sa démarche, estimant que les colonies sont illégales sur le plan du droit international.

L’ONU s’appuie également sur le fait qu’entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est, plus de 600.000 colons israéliens vivent une coexistence souvent conflictuelle avec près de trois millions de Palestiniens.

Andreï Touabovitch