Le second suspect dans l’affaire Skripal serait un médecin militaire russe

Le site d’investigation britannique «Bellingcat» a identifié le deuxième suspect accusé par Londres d’avoir empoisonné l’ancien agent double russe Sergueï Skripal, comme étant un médecin militaire au sein du renseignement militaire russe (GRU).

D’abord identifié par les autorités britanniques sous le pseudonyme d’Alexandre Petrov, l’homme serait en fait Alexandre Yevgenïevich Michkin, d’après le site Bellingcat qui affirme être arrivé à ce résultat en s’appuyant sur «de multiples sources», dont des «témoignages de personnes familières» avec le suspect, ainsi que des copies de documents d’identité, notamment de son passeport, dont il présente une copie scannée.

Né le 13 juillet 1979 à Loyga, en Russie, Alexandre Yevgenïevich Michkin a étudié la médecine dans une académie militaire avant de suivre un entraînement de médecin au sein de la marine russe. C’est durant ses études qu’il a été recruté par le GRU.

Agissant sous le pseudonyme d’Alexandre Petrov, entre 2011 et 2018, ce dernier s’était rendu à de nombreuses reprises en Ukraine lors du mouvement de soulèvement de Maïdan, et en Transnistrie, un territoire séparatiste moldave prorusse qui a fait sécession de la Moldavie au début des années 1990, après l’effondrement de l’Union soviétique.

Bellingcat avait déjà révélé le 26 septembre dernier que le premier suspect était en réalité Anatoli Tchepiga, un colonel du GRU décoré de hautes distinctions.

Alexandre Michkin et Anatoli Tchepiga avaient été identifiés par la police britannique comme Alexandre Petrov et Ruslan Boshirov, principaux suspects dans la tentative d’empoisonnement le 4 mars à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre, de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia au Novitchok, un agent innervant développé par les militaires soviétiques.

Le Kremlin s’était défendu en affirmant que les deux hommes étaient des «civils» et qu’ils n’avaient rien fait de «criminel». L’affaire a provoqué une crise diplomatique majeure entre Londres et Moscou, conduisant à l’expulsion de plus de 300 diplomates russes ou occidentaux.

Andreï Touabovitch