Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse hier mardi, ses perspectives de croissance pour l’économie mondiale pour l’exercice 2018 et 2019, une conséquence de la guerre commerciale qui fait rage entre les Etats-Unis et la Chine.
Le FMI table désormais sur une croissance du Produit Intérieur Brut mondial de 3,7% pour 2018 et 2019, en recul de 0,2 point par rapport à sa prévision antérieure.
Le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld qui doit passer la main en décembre, a souligné lors d’une conférence de presse à Bali, en Indonésie, où se sont ouvertes hier les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, que la croissance économique mondiale avait beau être toujours solide comparée à ce qu’elle était plus tôt au cours de cette décennie, elle semble avoir plafonné et surtout, elle est beaucoup plus inégale.
L’expansion est moins synchronisée entre les pays, moins d’économies y participent tandis que la dette publique et celle des entreprises atteint des nouveaux records. L’institution attire également l’attention sur les risques d’une crise des devises qui planent sur certains pays émergents.
La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, les premiers exigeant de la seconde un changement de pratiques commerciales jugées «déloyales», est présentée comme l’une des principales causes de ce sombre constat.
Depuis le printemps, Washington a imposé des taxes douanières sur 250 milliards de dollars d’importations chinoises, à quoi Pékin a rétorqué par des taxes sur 110 milliards de dollars de marchandises américaines.
Le FMI s’inquiète d’une nouvelle intensification de ces tensions commerciales qui pourrait créer un peu plus d’incertitude, éroder la confiance des entreprises et des marchés financiers, conduire à plus de volatilité financière et ralentir enfin les investissements et le commerce, moteurs de la croissance mondiale. A la place, le FMI demande d’éviter des réactions protectionnistes en se déclarant plutôt en faveur à des solutions prônant la coopération.