L’appel marocain à l’autodétermination de la Kabylie enrage dirigeants et médias algériens

En plaidant pour le droit du peuple amazigh (berbère) de la Kabylie à l’autodétermination, le diplomate marocain, Omar Hilale a soulevé un tollé en Algérie, où les dirigeants de tout bord et les médias ont été fou de rage suite à la distribution par ce diplomate, d’une note aux Etats membres du Mouvement des Non-alignés (MNA), appelant la communauté internationale à soutenir le «droit à l’autodétermination du peuple kabyle».

Dans son intervention lors du débat général de la conférence ministérielle du Mouvement des Non Alignés qui s’est tenu les 13 et 14 juillet en visioconférence, le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, n’a fait que renvoyer la balle dans le camp du régime algérien qui manœuvre depuis près d’un demi-siècle, à balkaniser le territoire du voisin marocain en défendant corps et âme les thèses séparatistes du Polisario et ses revendications chimériques pour un désuète «référendum d’autodétermination» au Sahara marocain.

Ce diplomate chevronné a tout simplement mis en évidence les contradictions du régime algérien qui, a-t-il dit, «se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination» dès lors qu’il s’agit du Sahara marocain, mais il «refuse ce même droit au peuple Kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère».

Evidemment, ces propos n’ont pas été du goût des dirigeants d’Alger et notamment de leur chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra qui pourtant n’a pas eu froid aux yeux en soulevant la question du Sahara marocain lors du débat général du MNA bien que cette question n’était pas inscrite à son ordre du jour.

Faut-il aussi rappeler que le Royaume du Maroc a toujours respecté et fait bon usage de l’accord de bon voisinage liant les deux pays «frères» et s’est toujours abstenu de s’immiscer dans les affaires intérieures de son voisin algérien, mais les gouvernants d’Alger ont depuis longtemps érigé le dossier du Sahara marocain à la tête des priorités de leur diplomatie étrangère après avoir crée de toutes pièces l’entité sahraouie dans les camps de Tindouf en territoire algérien et soutenu par tous les moyens le front Polisario.

Etant suffisamment lassé de l’acharnement des dirigeants et des médias algériens contre son intégrité territoriale, le Maroc semble enfin décidé à passer à l’offensive en leur rendant la monnaie qu’ils méritent, sachant que le régime kaki vert algérien n’a jamais voulu rouvrir la frontière entre les deux pays qu’il maintient fermée depuis 1994 ce qui constitue en soi, un message révélateur des intentions malveillantes du pouvoir algérien à l’endroit du Maroc.

 

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus