La banque Wells Fargo poursuivie par Washington

Une plainte a été déposée hier mardi par le gouvernement fédéral des États-Unis contre la banque Wells Fargo pour malversations dans les crédits immobiliers qui auraient coûté des centaines de millions de dollars aux pouvoirs publics.

Les faits remonteraient à avant la crise, entre mai 2001 et octobre 2005. Wells Fargo aurait accordé des prêts hypothécaires garantis par la FHA (Agence Fédérale du Logement) tout en sachant que celle-ci ne serait pas responsable si certains des prêts accordés à des emprunteurs insolvables faisaient défaut. Cette hypothèse s’est vérifiée pendant la crise des subprimes. Le procureur fédéral de Manhattan Preet Bharara attribue cette imprudence à une mauvaise formation des agents de Wells Fargo chargés de s’assurer de la solvabilité des emprunteurs. Les déclarations auraient été faussées par des vérifications insuffisantes sur les dossiers. Le gouvernement reproche ainsi premièrement à la banque son management. Cette situation a été rendue possible parce que Wells Fargo avait décidé de récompenser ses employés par le nombre de prêts accordés et non par leur qualité. Autre fait toujours selon le procureur, et peut-être plus grave encore, Wells Fargo aurait dissimulé à la FHA que certains de ses clients prenaient du retard dans le remboursement de leurs prêts, alors qu’elle y était tenue. De janvier 2002 à décembre 2010, 6 320 prêts se sont retrouvés dans ce cas de figure, ce qui, si cela avait été connu, aurait coûté à Wells Fargo une amende de 190 millions de dollars de la FHA.

L’annonce des poursuites judiciaires a fait perdre à l’action Wells Fargo 1.96% à 35.10 dollars à Wall Street. Bien évidemment, le premier émetteur de prêts hypothécaire dément ces accusations avec force, avançant un taux de défaut de paiement inférieur de moitié à la moyenne nationale. C’est à un jury que reviendra la tâche d’examiner les faits et de déterminer la part de responsabilité de la banque ainsi que le montant des dommages et intérêts qu’elle aura à payer.

Andreï Touabovitch

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