Pakistan-Inde : La normalisation est-elle impossible ?

Les relations tumultueuses entre les deux puissances nucléaires d’Asie du Sud sont une donne à inscrire en première ligne dans la politique étrangère de l’une envers l’autre, sur un fond de rivalité pour le contrôle de la sous-région.

prix-nobel-paixMais y a-t-il, de part et d’autre, une véritable volonté de normalisation des relations bilatérales entre le Pakistan et son voisin indien ? La récente remise du prix Nobel de la Paix à une Pakistanaise, Malala Yusafzai, et un Indien, Kailash Satyarthi, tous deux militants des droits des enfants, était perçue par une partie de la Communauté internationale, comme un moyen de favoriser le rapprochement entre les religions et les peuples des deux nations asiatiques.

Toutefois cela ne semble pas avoir impressionné un grand monde. Les échanges de tirs sont toujours nourris à la frontière entre les deux pays qui s’accusent mutuellement de violation du cessez-le-feu. Pourtant, avec l’arrivée au pouvoir du nouveau Premier ministre indien, Narendra Modi, les choses semblaient s’arranger avec le gouvernement pakistanais. En effet, le chef de l’exécutif pakistanais, Nawaz Sharif avait fait de la normalisation des relations avec l’Inde une de ses promesses de campagne électorale. Mais les problèmes internes dans son pays n’ont pas joué en sa faveur, notamment l’insurrection populaire initiée par l’opposant Imran Khan, du parti Tehreek e Insaf et le prêtre Tahir Ul Qadri, pour demander sa démission et ceci, semble-t-il, avec l’assentiment d’au moins une partie de l’armée pakistanaise. D’autres événements ont aussi contribué à éloigner les perspectives d’une amélioration rapide des rapports indo-pakistanais, telle que la rupture des pourparlers de haut niveau par New Dehli en raison de la collaboration entre le Pakistan et les séparatistes du Cachemire indien. Or il ne faut pas aussi perdre de vue la signature de l’accord stratégique bilatéral entre les Etats et l’Afghanistan qui devrait certainement contraindre les deux puissances de la sous-région à repenser leur stratégies.

Andreï Touabovitch

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