Un millier de personnes sont descendues mercredi dans les rues d’Ispahan, ville touristique située dans le centre de l’Iran, pour dénoncer les attaques à l’acide perpétrées contre des femmes ces dernières semaines et réclamer des mesures de sécurité supplémentaires.
Des rassemblements ont eu lieu à Ispahan devant l’Autorité judiciaire de la ville mais une cinquantaine de personnes se sont également rassemblées devant le Parlement à Téhéran. Ces agressions ont provoqué une véritable psychose dans le pays. Le général Hossein Ashtari, adjoint du chef de la police de la ville d’Ispahan, a rapporté quatre cas d’attaques à l’acide, mais certains médias étrangers en évoquent une douzaine. Les femmes attaquées ont été aspergées d’acide sur le visage et sur le corps, à chaque fois par des agresseurs circulant à moto.
Les raisons de ces attaques n’ont pas été officiellement communiquées mais des rumeurs persistantes affirment que les victimes auraient été attaquées parce qu’elles ne respectaient pas le code vestimentaire islamique qui les oblige à recouvrir d’un voile ou d’un foulard leurs cheveux et leur nuque. Ces agressions sont très rares en Iran mais se sont multipliées ces dernières années en Afghanistan, au Pakistan et en Inde. L’enquête se poursuit et certains suspects ont été arrêtés.
Cette affaire vient nourrir un débat qui a pris ces derniers mois une ampleur considérable. En juin, plus de la moitié des 290 députés iraniens avaient demandé au président Hassan Rohani de faire respecter le code vestimentaire islamique, dénonçant une « invasion culturelle » occidentale avec un relâchement ces dernières années du respect du code vestimentaire dans les grandes villes du pays. Le président modéré iranien se retrouve bloqué entre les libertés culturelles et sociales qu’il prône et cette grogne conservatrice parmi les élus du pays.