La Cour suprême indienne a ordonné hier jeudi l’ouverture d’une enquête fédérale sur le « scandale Vyapam », une affaire de versement de pots-de-vin à des fonctionnaires et des politiques de l’Etat du Madhya Pradesh en échange d’un emploi public ou d’une formation. Plusieurs milliers de personnes seraient impliquées.
L’affaire remonte à 2013. L’enquête, qui était jusque-là dirigée par la police de l’Etat de Madhya Pradesh, a été confiée au CBI (Central Bureau of Investigation), l’agence nationale en charge des enquêtes criminelles. Au cours de son enquête, la police de l’Etat avait procédé à l’arrestation de 2 000 personnes, dont quelques hauts fonctionnaires et des centaines d’étudiants. Le parti du Congrès, membre de l’opposition, accuse le ministre en chef de l’Etat du Madhya Pradesh, également membre du parti du Premier ministre indien, d’être impliqué dans ce scandale. Mais aucune des personnes arrêtées n’a été mise en examen. Devant des soupçons d’étouffement de l’enquête, des militants anti-corruption et des dirigeants de l’opposition ont déposé plusieurs requêtes pour demander à la Cour d’ordonner une enquête impartiale, ce qu’elle a finalement fait. Les soupçons d’étouffement de l’enquête sont renforcés par les morts suspectes qui l’entourent. Selon le parti du Congrès, plus de 40 personnes liées à cette affaire, dont des suspects et des témoins, seraient mortes dans des circonstances suspectes.
Le jugement de la Cour suprême indienne ordonne également au CBI d’enquêter sur ces décès suspects. Pas plus tard que le weekend dernier, un journaliste de télévision en reportage dans l’Etat est décédé d’un arrêt cardiaque alors qu’il interviewait les parents d’une étudiante de 19 ans qui aurait obtenu un poste dans ce scandale. Le corps de cette étudiante a été retrouvé il y a deux ans sur une voie de chemin de fer. La police a conclu à un suicide tandis que les parents de la jeune femme assurent qu’elle a été étranglée.