Le trésorier, le vice-président et le secrétaire général du parti sud-africain, le Congrès national africain (ANC au pouvoir), ont initié une fronde suite au remaniement ministériel annoncé par le président Jacob Zuma.
Ce dernier fait également face aux attaques du parti communiste, qui est membre de la coalition gouvernementale aux côtés de l’ANC.
Dans la nuit du 30 au 31 mars, le ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan, réputé pour son incorruptibilité, a été démis de ses fonctions. Les critiques ne se sont pas faites attendre, d’aucuns estimant que ce remaniement pourrait nuire au système antichoc du rand et aux mécanismes d’emprunt.
Le trésorier général de l’ANC, Zweli Mkhize, a été le premier à s’en plaindre, avant d’avoir le soutien de Cyril Ramaphosa et Gwede Mantashe, respectivement vice-président et secrétaire général de cette formation politique. Ces derniers se sont prononcés au nom de la moitié du comité des hauts-fonctionnaires de l’ANC. Ils ont également été appuyés par le parti communiste sud-africain, qui dirige la nation arc-en-ciel avec le parti au pouvoir.
«Le briefing du président a laissé une impression distincte que l’ANC n’est plus central et prive au passage le collectif à la tête du parti de ses responsabilités à conseiller les questions exécutives du gouvernement», a estimé Mkhize dans un communiqué.
C’est la plus importante crise interne que connaît l’ANC depuis une décennie. Jacob Zuma est à présent confronté non seulement aux attaques de l’opposition mais également à une partie de sa propre famille politique.