S’inquiétant des risques d’augmentation de la dette de la deuxième économie mondiale, l’agence de notation financière Moody’s a abaissé hier mercredi, la note de la Chine de «Aa3» à «A1», une première pour le pays depuis 28 ans.
Moody’s s’attend à ce que «la solidité financière de la Chine s’érode quelque peu au cours des années qui viennent, le volume total de la dette continuant à grossir tandis que le potentiel de croissance ralentit». En effet, la croissance affichait en 2016 en Chine, son plus mauvais score depuis un quart de siècle à 6,7%. Les experts étant loin d’être optimistes, s’attendent à voir cette croissance plonger aux alentours de 5% par an sur les cinq années à venir. Ils se basent pour leurs estimations sur le vieillissement de la population et le ralentissement des investissements et de la productivité.
Dans le même temps, Moody’s s’inquiète particulièrement de la dette des entreprises d’Etat, souvent déficitaires, et qui siphonnent une grande partie des crédits bancaires, au détriment du secteur privé.
La dette totale de la Chine représentait 256% du Produit Intérieur Brut à la fin de l’an dernier et Moody’s s’attend à ce que la seule dette publique atteigne 45% du PIB d’ici la fin de la décennie.
Mais pour les autorités chinoises, ces prévisions sont erronées. Le ministère chinois des Finances accuse l’agence de notation d’avoir surestimé les difficultés du pays. Dans ses propres prévisions, Pékin table sur plus de 6,5% de croissance annuelle en moyenne durant le 13ème plan quinquennal, qui s’étend de 2016 à 2020.