La présidence sud-coréenne a annoncé ce mercredi, que des officiers avaient délibérément caché des informations sensibles au nouveau président, Moon Jae-In au sujet de l’arrivée de nouveaux éléments du très controversé bouclier antimissile américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defense).
Le porte-parole de la présidence, Yoon Young-Chan a déclaré que des documents présentés au nouveau président peu après son investiture étaient rédigés de façon à ne pas mentionner quatre nouveaux lance-missiles destinés au bouclier THAAD.
De hauts gradés de l’armée qui ont briefé la semaine dernière le conseiller à la sécurité national de Moon Jae-In, ont délibérément évité de mentionner les nouveaux lanceurs ou de donner leur nombre total.
Si deux lance-missiles du bouclier antimissile américain ont déjà été installés dans le comté sud-coréen de Seonghu, l’existence de quatre autres lance-missiles était avérée, mais elle n’avait jamais été annoncée.
Les officiers impliqués dans la rédaction du rapport ont reconnu qu’il avait été expurgé pendant sa finalisation de certains éléments clés et le ministre de la Défense Han Min-Koo a finalement admis la présence des nouveaux lancers hier mardi après que le président l’ait pressé sur le sujet lors d’une conversation téléphonique. Aucune explication n’a été fournie à cette dissimulation d’informations.
Le déploiement du THAAD doit permettre de contrer la menace nord-coréenne. Mais ce projet suscite la colère de la Chine qui considère que le puissant radar du THAAD est susceptible de réduire l’efficacité de ses propres systèmes de missiles, en permettant aux Américains de mieux les surveiller.
Dans les frontières mêmes de la Corée du Sud, le projet a suscité une forte opposition d’une partie de l’opinion. Moon Jae-In, issu du Parti démocratique de centre-gauche, veut suspendre le déploiement du THAAD et préconise davantage de discussions sur le sujet, notamment au Parlement.