La Banque centrale de Corée du Sud, qui a pris l’habitude d’évaluer depuis un quart de siècle, le Produit Intérieur Brut (PIB) de son dangereux voisin, a révélé que la Corée du Nord avait enregistré en 2016, sa plus forte croissance en 17 ans, soit 3,9 %.
Cette hausse est attribuée entre autres à une hausse de ses exportations qui ont augmenté de 4,6% l’année dernière, une hausse d’une ampleur inédite depuis 2013, commente la banque centrale sud-coréenne.
La production minière du pays, exportée vers la Chine, a bondi de 12,6%, grâce notamment au charbon. Ces chiffres surprenants sont pris au sérieux d’autant plus qu’ils ne viennent pas de Corée du Nord mais de leurs frères-ennemis sud-coréens.
Le régime de Pyongyang ne publie pas de statistiques économiques. C’est la banque centrale sud-coréenne qui calcule chaque année depuis 1991 les variations du PIB de la Corée du Nord, en s’appuyant sur les données des agences de renseignement et du ministère de l’Unification sud-coréens.
Après une année 2015 calamiteuse, marquée par une sécheresse, une baisse des prix des matières premières et des pannes chroniques du courant électrique, la performance de la Corée du Nord en 2016 est d’autant plus surprenante que le pays continue à faire face à une conjoncture délicate.
Le Conseil de sécurité a relevé les sanctions qui frappent la Corée du Nord depuis 2006 en raison de son programme d’armement et nucléaire. La Chine, le principal partenaire commercial de la Corée du Nord, lasse des provocations atomiques de Pyongyang, a réduit de 75% ses achats de charbon nord-coréen depuis le début de l’année. La sécheresse qui frappe le pays, la pire depuis 15 ans, est toujours en cours.