Le ministère russe de la Justice a annoncé ce jeudi avoir ajouté le mouvement des Témoins de Jéhovah à sa liste des organisations interdites en Russie en application d’une décision de la Cour suprême de Russie rendue le mois de juillet dernier.
Les 395 communautés locales de Témoins de Jéhovah de Russie sont interdites depuis le 16 août et leurs biens sont en phase d’être saisis.
Le 17 juillet dernier, la Cour suprême de Russie, la plus haute instance judiciaire du pays, avait qualifié d’extrémiste le mouvement des Témoins de Jéhovah, qui se revendique du christianisme. Fondé au Etats-Unis en 1873 par Charles Russel, ce mouvement compte 175.000 membres en Russie, sur une population totale qui avoisine les 145 millions d’habitants.
Pour les autorités russes, les Témoins de Jéhovah, qui refusent par exemple les transfusions sanguines même si leur santé le nécessite, représentent une menace pour les droits des citoyens, pour l’ordre public et pour la sécurité de la société.
Mais certains observateurs interprètent la décision des autorités de Moscou contre les Témoins de Jéhovah comme une concession faite à la puissante église orthodoxe russe. Celle-ci considère comme une menace le mouvement originaire des Etats-Unis, dont les membres ne ménagent pas leurs efforts pour tenter d’imposer leurs convictions auprès des fidèles orthodoxes russes.
Les Témoins de Jéhovah ont annoncé leur intention de faire appel devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui avait déjà condamné en 2010 la Russie à 70.000 euros de dommages et intérêts pour avoir ordonné la dissolution en 2004, d’une branche des Témoins de Jéhovah, une décision que la CEDH avait jugée «injustifiée».