Les agences de notation SP Global Ratings et Fitch ont déclaré hier mardi le Venezuela et son joyau pétrolier PDSVA en défaut de paiement partiel sur leur dette.
Cette annonce est intervenue quelques heures après une réunion d’à peine 25 minutes à Caracas, de créanciers internationaux qui s’est achevée sans accord mais avec la promesse de tenir une prochaine rencontre.
Selon SP Global Ratings, le gouvernement vénézuélien n’a pas réussi à payer une échéance de 200 millions de dollars portant sur deux obligations. L’agence Fitch a pour sa part constaté le retard de paiement, jusqu’à une semaine, du groupe d’Etat PDSVA sur deux bons d’un montant total de 2 milliards de dollars.
La baisse des réserves de change du pays suite au déclin des prix du brut, la chute de la production pétrolière provoquée par la crise, la corruption et le manque d’investissement chronique, la chute des exportations constituées quasi-exclusivement des produits pétroliers, la chute du Produit Intérieur Brut d’un tiers de sa valeur de 2014, la diminution des importations pour endiguer l’érosion des réserves en devises du pays et l’inflation la plus forte au monde auront eu raison de l’économie vénézuélienne.
C’est donc une porte qui s’ouvre sur l’inconnu au Venezuela confronté à une crise politique et économique. Il n’existe aucun cadre structurant les discussions avec les créanciers. Ni le FMI, ni aucune institution ne sont engagées et le pays ne semble pas prêt à entamer des réformes et une profonde restructuration de son économie en échange d’un effort des détenteurs de titres.
L’annonce de SP Global Ratings n’a pas provoqué de ventes massives des titres. Les investisseurs, qui sont pleinement conscients que Caracas a toujours honoré ses échéances jusqu’au mois dernier, s’accrochent à l’espoir d’un rééchelonnement de la dette, un espoir qui demeure plombé par les sanctions américaines qui rendent quasiment impossibles toute opération sur la dette du Venezuela.