Début de marée noire en mer de Chine orientale

Les craintes d’une catastrophe écologique majeure après le naufrage dimanche du pétrolier iranien Sanchi en mer de Chine orientale sont de plus en plus grandes. Le bâtiment transportait 136 000 tonnes de condensats et d’hydrocarbures légers.

Le ministère chinois des Transports a fait savoir hier lundi dans la matinée que « des nappes d’hydrocarbures en provenance du bateau continuaient de brûler » à la surface de l’eau mais l’incendie aurait été maîtrisé. La marée noire est déjà en train de s’étendre. Citée par l’agence de presse Xinhua, la SOA, l’Administration océanique d’Etat, a annoncé que trois nappes distinctes, mesurant jusqu’à 18.2 kilomètres de long, ont notamment été repérées par des avions de surveillance. La marée noire devrait se déplacer vers le nord en raison des vents et des courants marins.

Cette marée noire pourrait être la plus grosse depuis 25 ans, quand 260 000 tonnes de brut s’étaient déversées en mer en 1991 au large des côtes de l’Angola, dans le sud de l’Afrique. Le brut menace le riche écosystème de la mer de Chine orientale, déjà très polluée, connue pour ses baleines, ses tortues de mer et ses oiseaux marins. Contrairement au brut, les condensats, une fois rejeté en mer, ne forment pas une nappe en surface, mais plutôt un nuage toxique qui flotte entre deux eaux. Cétacés, poissons, oiseaux et plancton qui entrent en contact avec cette pollution peuvent soit mourir à brève échéance, soit contracter des maladies, des infirmités ou encore devenir stériles

Le pétrolier iranien Sanchi était entré en collision début janvier avec un cargo à environ 300 kilomètres à l’est de Shanghai. La cause de l’accident fait l’objet d’une enquête et la « boîte noire » du pétrolier, qui devrait permettre d’en savoir davantage sur le contexte de l’accident, a été envoyée en Corée du Sud pour analyse. Le naufrage du pétrolier a également entraîné la mort des 32 membres d’équipage.

Andreï Touabovitch