Des députés au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ont appelé à l’ouverture d’une enquête suite aux révélations sur les liens entre Facebook et la société britannique Cambridge Analytica.
Cette affaire vient mettre en lumière de manière inédite l’opacité de la plateforme sur son utilisation des données personnelles.
Le scandale a été révélé par le Guardian et le New York Times le week-end dernier. Le cabinet britannique d’analyse de données Cambridge Analytica, qui travaillait pour la campagne de Donald Trump, a siphonné de manière illégale les données personnelles de 50 millions d’utilisateurs de Facebook à des fins de propagande électorale durant la présidentielle américaine.
Cambridge Analytica a acquis ces données à des fins de profilage politique, à l’insu aussi bien des utilisateurs que des responsables du réseau social Facebook qui croyaient que ces informations allaient servir à des fins de recherche scientifique. Cambridge Analytica aurait ainsi pu contribuer à la victoire du candidat républicain Trump.
Bien que Facebook puisse être considéré dans une certaine mesure comme victime, les critiques contre lui sont légions pour la lenteur de sa réaction, alors qu’il avait découvert le pot aux roses dès 2015, le fait qu’il n’ait pas informé les victimes et ait menacé le Guardian de poursuites judiciaires, la veille de la publication de l’enquête.
Lundi, le titre de Facebook a perdu quelque 30 milliards de dollars en une seule journée et a poursuivi sa chute mardi, cumulant une perte de plus de 7% depuis le début de la semaine.
Habitué aux polémiques au sujet de la protection de la vie privée de ses utilisateurs, Facebook n’en avait encore jamais autant souffert en Bourse et subi une telle volée de critiques dans les médias.
Aux Etats-Unis, la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, qui siège à la Commission judiciaire du Sénat américain, a estimé hier mardi que Mark Zuckerberg devait être convoqué pour témoigner devant le Congrès dans le cadre de cette affaire.
De l’autre côté de l’Atlantique, la Chambre des Communes au Royaume-Uni et le Parlement européen demandent également des comptes au fondateur de Facebook.