Cette semaine, marquée par le 64ème anniversaire de la création de l’Etat Israël, a vu un changement radical s’opérer dans le ton des déclarations des dirigeants juifs à l’égard de l’Iran, principalement sur son programme nucléaire et une opération militaire à son encontre.
Une semaine à peine après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait indexé tous ceux qui n’ont rien appris de la Shoah et qui refusaient de voir la menace iranienne, les responsables militaires israéliens semblent avoir revu leurs copies. Tout d’abord le général Benny Gantz, chef d’état-major israélien, a fait part au quotidien de gauche Haaretz de sa conviction selon laquelle les dirigeants de Téhéran, qu’il a qualifié de rationnels, ne franchiraient pas la frontière de la production d’armes nucléaires. Cet avis est partagé par le ministre de la Défense Ehud Barak et, depuis le mois dernier selon le New York Times, par le Mossad, les services de renseignements israéliens.
L’ensemble de la classe politique israélienne, y compris le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, semble déterminée désormais à laisser le temps aux sanctions économiques pour pousser l’Iran à mettre un terme à son programme nucléaire, même si l’option d’une intervention militaire n’est toujours pas complètement exclue.Les raisons de ce revirement n’ont pas clairement été données. Le fait qu’il survienne après de récentes visites du général Gantz et d’Ehud Barak aux Etats-Unis laisse penser à un travail de persuasion des américains sensiblement opposés à une intervention miliaire en Iran.
Cette modération peut être également expliquée par le fait que la décision d’attaquer l’Iran ne saurait être prise maintenant tant que l’armée, le Mossad, le ministère de la Défense et la majorité des ministres siégeant au cabinet de sécurité n’apporteraient pas leur soutien total à l’entreprise.