Les comptes rendus sur la dernière rencontre conjointe de la banque mondiale et du FMI commencent à circuler. Une analyse récurrente semble être l’un des constats majeurs de cette rencontre, à savoir qu’un nouvel ordre mondial était entrain de voir le jour. Il s’agit d’une mutation claire de l’équilibre géopolitique mondiale. Celui-ci est entrain de se métamorphoser, partant d’un monde dominé par l’Europe et les Etats-Unis vers un monde caractérisé par plusieurs puissances régionales mais sans leader global.
Aussi, l’évolution des produits intérieurs bruts reste un miroir fidèle de la naissance des nouvelles têtes sur l’hydre économique mondiale. En 1980 les pays membres de l’actuel Union Européenne représentaient 31% de l’économie mondiale, alors qu’en 2011 celle-ci a été revu à la baisse, descendant jusqu’à environ 20%. En outre, avec une prévisible période d’instabilité économique mondiale vu les limites de la croissance des pays de l’euro, cette part pourrait continuer sa dégringolade jusqu’à 17% seulement en 2017. D’un autre coté la part globale des pays asiatiques en développement qui était de 8% en 1980 est aujourd’hui à 25%, avec des perspectives de croissance jusqu’à 31% pour l’année 2017. Et la part des Etats Unis, la superpuissance mondiale est passée de 25% à 19% sur les trente dernières années. Selon les prévisions du FMI, en 2017 elle chutera à 18% et la chine prendra la tête de l’économie mondiale avec un PIB absolument supérieur à celui des Etats Unis.
Ce basculement vers un nouvel ordre mondial multipolaire consacre la disparition progressive d’une vision mondiale unilatérale. Désormais il y aura d’une part les Etats Unis et l’Europe, d’autre part les BRICS puis les autres économies émergentes telles que la Turquie.