Douze manifestants tués par la police au sud de l’Inde

Douze manifestants qui réclamaient la fermeture de l’usine d’une compagnie minière pour des raisons écologiques dans le Tamil Nadu, au sud de l’Inde ont été tués par la police indienne, selon un nouveau bilan annoncé mardi par les autorités locales.

Un responsable policier de Chennai, capitale de l’Etat, a dit redouter que ce bilan ne soit amené à s’alourdir. Les heurts qui ont conduit à ce drame se sont produits suite à un rassemblement contre une fonderie de cuivre de la société Sterlite Copper, filiale du géant minier britannique Vedanta Resources, dans la ville portuaire de Tuticorin.

Les protestataires ont incendié une centaine de véhicules, lancé des pierres et se sont attaqués aux bureaux de l’administration du district. Les forces de sécurité ont dit avoir échoué à disperser à coups de bâtons et de gaz lacrymogènes, les 5.000 manifestants, ce qui les a contraint à ouvrir le feu à balles réelles.

Tout en défendant l’action des forces de l’ordre, Edappadi K Palaniswami, le ministre en chef du Tamil Nadu a annoncé un dédommagement pour les familles des victimes et ordonné l’ouverture d’une enquête.

L’opposition de plusieurs Indiens à la fonderie de cuivre de Tuticorin ne date pas d’hier mais elle s’est intensifiée ces derniers mois avec les tentatives de Sterlite de renouveler sa licence qui expire cette année. Cette opposition s’explique par des soupçons de pollution de l’environnement et des sols de la ville et un risque pour l’industrie de la pêche de la région.

En maintenance depuis plus de 50 jours maintenant, l’usine d’une capacité de 400.000 tonnes par an, a été brièvement fermée par les autorités locales en 2013 à la suite d’une fuite de gaz présumée, avant que la justice ne l’autorise à reprendre son activité.

 

Andreï Touabovitch