Rodolphe Saadé, le Président-Directeur Général du groupe français CMA-CGM, numéro trois mondial du transport maritime par conteneurs, a annoncé samedi sa décision du retrait de son groupe de l’Iran afin d’éviter les sanctions américaines proclamées dernièrement par le président américain Donald Trump.
Rodolphe Saadé a fait son annonce lors d’une session intitulée «l’éthique est-elle un frein économique» à l’occasion des rencontres économiques d’Aix-en-Provence en France.
L’armateur français, qui avait signé en 2016 un protocole d’accord avec l’Islamic Republic of Iran Shipping Lines pour échanger ou louer des espaces de navires, exploiter des lignes maritimes communes et coopérer sur l’utilisation de terminaux portuaires, se retrouve ainsi obligé de faire volte-face.
Mais CMA-CGM est loin d’être la seule entreprise internationale à prendre cette décision, et pour les mêmes raisons. Dans le même secteur, l’armateur danois A.P. Moller-Maersk, avait déjà annoncé l’arrêt de ses activités en Iran.
Les Etats-Unis ont quitté début mai l’accord conclu en juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien et le président Donald Trump a annoncé dans la foulée le rétablissement des sanctions contre l’Iran ainsi que contre les entreprises ayant des liens avec la République islamique.
Le premier train de sanctions qui visent notamment les industries automobile et aéronautique doit entrer en vigueur le 6 août prochain. Cette perspective a refroidi l’ardeur de nombreuses firmes internationales qui estiment impossible leur survie sans un accès au monde financier américain.
L’Allemagne, la Chine, la France, le Royaume-Uni et la Russie, toujours attachés à l’accord nucléaire iranien, multiplient les efforts pour le sauver, notamment en recherchant un mécanisme financier qui permettrait à l’Iran de poursuivre ses échanges commerciaux et atténuer l’effet des sanctions américaines, et accessoirement de permettre à leurs entreprises présentes en Iran d’y rester.