Un magistrat brésilien a ordonné dimanche la remise en liberté de l’ancien président Luis Inacio Lula da Silva, mais, un peu plus tard, le président d’une cour d’appel a acté le maintien en détention de l’icône de la gauche brésilienne.
Tout a commencé le vendredi précédent lorsque les élus du Parti des travailleurs (PT, gauche), auquel est affilié Lula, ont introduit une demande d’habeas corpus, autrement dit le droit de ne pas être incarcéré sans jugement.
Alors que le juge Sergio Moro, initiateur de l’opération anticorruption «Lava Jato» (lavage express), est en pleines vacances judiciaires au Portugal et que le rapporteur du dossier Lula, le juge Joao Gebran Neto, profitait du week-end, le juge de seconde instance Rogério Favreto, de permanence, a donné une suite favorable à la demande des députés du PT.
Pourtant, la défense de l’ex-dirigeant brésilien (2003-2010) a émis en vain, à plusieurs reprises, cette requête. Ordonnant la libération immédiate de Lula, le magistrat Favreto aurait manifestement tenté de profiter de ce vide. Pour justifier sa décision, ce juge a soutenu que l’incarcération de cette personnalité politique ne lui permet pas d’exercer ses droits en qualité de pré-candidat au scrutin présidentiel d’octobre prochain.
Tombée dimanche vers midi, cette nouvelle a donné lieu à une explosion de joie dans les milieux favorables au PT. Informé par les forces de l’ordre, le juge anticorruption Sergio Moro a immédiatement demandé à la police de désobéir à cet ordre et signé une lettre dans laquelle il juge le magistrat Favreto incompétent pour trancher sur ce dossier.
Vers 15 heures, c’était autour du juge Joao Gebran Neto de contredire son confrère Favreto, qui, peu après, a de nouveau ordonné la remise en liberté de Lula mais sans succès.
Au final, le président du tribunal de seconde instance a mis fin à cet imbroglio judiciaire en ordonnant, dimanche dans la soirée, le maintien en détention de l’ancien chef d’Etat, Luis Inacio Lula da Silva.