Le Venezuela encore secoué par l’attaque au drone contre le président Maduro

L’attaque au drone dont le président vénézuélien Nicolas Maduro dit avoir été victime samedi dernier n’en a pas fini de faire des vagues. Il a accusé la Colombie voisine, d’être derrière l’attaque tandis que le Parlement vénézuélien, seule institution tenue par l’opposition, a réclamé hier mardi, l’ouverture d’une enquête «sérieuse, objective, impartiale et concluante» sur cet attentat.

Le ministre vénézuélien de l’Intérieur a annoncé l’arrestation de six présumés «terroristes et tueurs à gages», la saisie de plusieurs véhicules et des perquisitions dans divers hôtels de la capitale ayant permis la découverte de «preuves accablantes».

Pour les autorités vénézuéliennes, le gouvernement colombien serait derrière cet attentat soutenu également par des financiers américains. Bogota comme Washington ont réfuté ces accusations.

Le Parlement vénézuélien qui a rappelé la tendance à la propagande et à la désinformation du gouvernement, l’a accusé de vouloir utiliser cette affaire de drones pour «renforcer la persécution politique» des opposants du régime du trublion président Maduro.

Le gouvernement vénézuélien avait attribué à deux drones chargés d’explosifs les détonations entendues durant un discours que prononçait Nicolas Maduro à Caracas devant un parterre de militaires, à l’occasion du 81ème anniversaire de la garde nationale bolivarienne.

Les deux drones de type Matrice 600 (du constructeur chinois DJI) portait chacun une charge d’un kilo de C4, un puissant explosif militaire selon le ministre de la Communication Jorge Rodriguez.

Un mystérieux groupe rebelle baptisé «Soldados de ranelas» qui serait composé de civils et de militaires a revendiqué cet attentat baptisé «opération phénix».

L’attentat présumé menace d’aggraver le contexte social et politique déjà des plus tendus au Venezuela, où tous les voyants économiques sont au rouge depuis des années, avec une inflation qui pourrait atteindre 1.000.000% fin 2018 selon le Fonds Monétaire International (FMI), alors que le Produit Intérieur Brut devrait s’effondrer de 18%.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus