Le Venezuela a réagi aux menaces d’une action militaire dont il serait la cible, en dénonçant devant l’ONU et d’autres instances internationales. Luis Almagro, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), accusé de «promouvoir une intervention militaire dans le pays et de menacer la paix en Amérique Latine et aux Caraïbes», a annoncé samedi sur Twitter, la vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez.
Caracas réagissait à une déclaration la veille de Luis Almagro. En voyage en Colombie, lors d’une conférence de presse à Cucuta, à proximité de la frontière avec le Venezuela, le secrétaire général de l’OEA avait annoncé au sujet d’une intervention militaire au Venezuela, pour renverser le régime de Nicolas Maduro, qu’aucune option ne devait être exclue.
Mais la position de Luis Almagro est loin d’être partagée par l’ensemble des pays de la région. Le ministère brésilien des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel 11 des 14 pays du groupe de Lima créé en 2017 pour aider à résoudre la crise au Venezuela, malgré leur opposition au gouvernement vénézuélien en raison de ses violations des droits de l’Homme, rejettent toute démarche impliquant une intervention militaire ou l’exercice de la violence contre le Venezuela.
Caracas prend très au sérieux les menaces d’intervention militaire de l’OEA contre lui. Le Venezuela a déjà accusé les Etats-Unis d’être derrière une tentative d’assassinat ayant visé le président Nicolas Maduro.
Le 8 septembre dernier, le New York Times affirmait que des responsables de l’administration Trump auraient rencontré en secret des militaires vénézuéliens opposés au président Nicolas Maduro, afin de planifier un coup d’Etat militaire visant à renverser son gouvernement.
Or l’OEA, une organisation qui regroupe tous les pays du continent américain du nord au sud et qui est basée à Washington, est prédominée par les Etats-Unis. Elle accuse Nicolas Maduro d’avoir provoqué la pire crise humanitaire et migratoire connue en Amérique latine depuis des décennies et qui déstabilise les capacités d’accueil de la région.