A l’issue d’un synode à Minsk, la capitale bélarusse, l’Eglise orthodoxe russe a annoncé la rupture de ses liens avec le Patriarcat de Constantinople, dans le sillage de la crise qui oppose déjà ces deux Eglises rivales après la décision de Constantinople de reconnaître une Eglise indépendante en Ukraine.
Selon les déclarations du métropolite Hilarion, chargé de la diplomatie du Patriarcat de Moscou, cette rupture complète des «liens eucharistiques» implique que les prêtres de l’Eglise orthodoxe russe ne pourront plus participer aux liturgies avec des hiérarques du Patriarcat de Constantinople et que les fidèles du Patriarcat de Moscou ne peuvent plus désormais communier dans des églises sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople.
La semaine dernière, le Patriarcat de Constantinople a décidé de reconnaître une Eglise orthodoxe indépendante en Ukraine, une décision qui a mis fin à 332 années de tutelle religieuse russe.
Dans un contexte de fortes tensions entre l’Ukraine et la Russie ces dernières années, avec notamment l’annexion de la Crimé par la Russie et une guerre avec des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, qui a fait plus de 10 000 morts, ce conflit entre Eglises orthodoxes prend une ampleur particulière.
L’indépendance de l’Eglise ukrainienne est soutenue par les députés et le président ukrainien qui voient en elle un moyen de porter un coup à l’influence de la Russie en Ukraine, le patriarche Kirill à la tête de l’Eglise orthodoxe russe étant considéré comme très proche du Kremlin.
Cependant, en Ukraine, les millions de croyants se retrouvent partagés et certains prêtres de paroisses loyales à Moscou ont appelé leurs fidèles à se tenir prêts à se défendre contre d’éventuelles opérations de force destinées à s’emparer de leurs églises, une mise en garde qui augure de nouveaux troubles dans le pays.