Trois organisations de la société civile en Belgique ont déploré lundi la décision du ministre-président de la Région wallonne, Willy Borsus, de s’arrêter à «examiner les futures demandes de licences d’armes avec la plus grande circonspection».
Les associations Amnesty International, la Coordination nationale d’action pour la paix et la démocratie (CNAPD) et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) ont souligné que la Région wallonne « préfère privilégier une concertation européenne à la suspension unilatérale des ventes d’armes à l’Arabie saoudite, comme viennent visiblement de le décider d’autres pays européens, dont l’Allemagne ».
Ces organismes appellent la Wallonie à prendre « des mesures concrètes … pour garantir plus de transparence dans la procédure d’octroi des licences d’exportation d’armes, dont l’opacité permet que des armes wallonnes arrivent dans les mains de pays se rendant responsables de crimes de guerre», rappelant que le Traité sur les commerces des armes, signé et ratifié par le gouvernement belge, proscrit ce genre d’opérations.
Dans un communiqué commun, les trois associations ont jugé que «Monsieur Borsus et le gouvernement wallon disposaient d’une opportunité unique de cesser leur commerce immoral et irresponsable avec l’Arabie saoudite, mais ils ont choisi de ne pas la saisir».
Dans les mêmes textes, ces ONG ont souligné qu’en dehors de l’affaire Jamal Khashoggi qui occupe actuellement, le devant de l’espace médiatique, «de nombreux militants croupissent dans les geôles (d’Arabie saoudite), subissent des actes de torture, sont persécutés, voir exécutés, pour avoir fait usage de leur liberté d’expression».
De leur avis, les Etats occidentaux «oublient également que Ryad mène une coalition responsable de crimes de guerre au Yémen et que son implication dans ce conflit serait intenable sans le soutien matériel, politique et technologique qu’ils lui apportent ».