Cesare Battisti, ancien militant d’extrême-gauche italien condamné à la prison à vie dans son pays pour quatre assassinats, a été livré par les autorités boliviennes à l’Italie, après son extradition dimanche vers Rome, où il doit purger sa peine.
L’appareil ramenant à son bord, cet ex-activiste en Italie a quitté l’aéroport international de Santa Cruz dimanche vers 17h locales (21h GMT). En cavale depuis un mois, Cesare Battisti avait été arrêté samedi dans la soirée.
Aujourd’hui âgé de 64 ans, ce militant avait été condamné par contumace à la prison à vie pour quatre homicides et complicité de meurtres dans les 1970, considérées comme les « années de plomb » en Italie.
Après avoir séjourné durant environ 15 ans en France, il s’était exilé au Brésil depuis 2004.
Depuis, Cesare Battisti a eu un jeune fils avec une Brésilienne. L’Italien, qui a toujours clamé son innocence, espérait d’ailleurs que cette paternité le protégerait légalement d’une extradition du Brésil qui ne prévoit pas de peines à perpétuité.
Ainsi, dans le passé, Rome et Brasilia avaient conclu un accord prévoyant de diminuer la peine de Battisti à 30 ans de réclusion, le gouvernement italien préférant cette entente pour mettre la main sur l’ex-activiste. Mais, comme il s’agit d’une expulsion depuis la Bolivie, l’accord n’est plus tenu d’être appliqué.
Il est à noter qu’en 2010, Cesare Battisti avait joui d’une décision du président brésilien Lula, qui avait bloqué sa procédure d’extradition vers son pays d’origine. Pourtant, celle-ci avait été permise par la Cour suprême.
Le 13 décembre dernier, un juge de la même instance avait ordonné son arrestation «en vue d’une extradition». L’ancien militant avait alors rapidement disparu du brésil pour se rendre en Bolivie.