L’Union européenne a décidé hier lundi d’adopter des sanctions à l’encontre de responsables du renseignement militaire russe accusés de l’empoisonnement de Sergueï Skripal, une mesure que Moscou juge dénuée de tout fondement et à laquelle il entend bien riposter.
Le Conseil des ministres de l’Union européenne a décidé de sanctionner Igor Kostyukov, le chef du renseignement militaire russe (GRU), son adjoint Vladimir Alexseyev, ainsi qu’Alexander Mishkin et Anatoly Chepiga, deux agents jugés responsables de l’empoisonnement de Sergueï Skripal, par un gel de leurs éventuels avoirs dans l’Union européenne et une interdiction de voyager dans l’espace Schengen.
Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi à cette décision en annonçant dans un communiqué, que la Russie «se réserve le droit d’exercer des représailles contre cette action hostile».
La diplomatie russe a dénoncé une «campagne d’information» du gouvernement britannique qui «coïncide avec une nouvelle vague de crise dans les négociations sur le Brexit», suggérant ainsi une tentative de diversion.
L’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal en mars 2018 à Salisbury, au Royaume-Uni, est considérée comme la première utilisation russe d’armes chimiques en Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale.
En plus de Sergueï Skripal, sa fille Ioulia et un policier ont été contaminés près de Salisbury, de même que deux autres personnes dont une femme qui est décédée en juin.
Cette affaire a suscité l’indignation internationale et entraîné des expulsions massives de diplomates russes par des pays occidentaux. Moscou a toujours nié toute implication dans cette affaire et proposé depuis le début de la crise diplomatique son aide aux autorités britanniques dans le cadre de l’enquête, aide que Londres a refusée.